“Airport city” or “VIP” urbanism? Questioning the market-led land development strategies of airports
“Airport city” ou urbanisme VIP ? Les stratégies immobilières financiarisées des gestionnaires d’aéroport en question
Résumé
Airport authorities are gradually shaping urban spaces through their property development: hotels, business parks, conference centers, etc. This article challenges these development strategies pursued by increasingly financialized and privatized airports in the name of “airport city” policies. It shows that the changes underway are a vivid expression of a VIP model of urbanism, in which the airport authority, maximizing its revenues and land value, naturalizes its emphasis on high-end real-estate projects, trivializing their social reach. The analysis draws on the case of the Paris city region, characterized by land scarcity and housing issues, and its airport authority, Aéroports de Paris (ADP), one of the largest landowners in the region. Using documents from ADP, a press corpus, and interviews, we highlight how the distinctive geography at play in air terminals changes scale by being projected onto real-estate “diversification” projects, as ADP opts for urbanization centered around the upper fractions of the flying public. This market-led development leads to a form of elite capture that seeks to dwarf or endogenize other existing and potential uses and users of airport land. This article further deconstructs this urban model by shedding light on the multiple tensions it generates and pleads for a more critical debate on airport land uses and planning.
Les gestionnaires d'aéroport façonnent de plus en plus les espaces métropolitains, par leurs activités de transport mais aussi par l’édification croissante d’hôtels, de parcs d'affaires, de centres de conférence ou de commerces sur les terrains aéroportuaires. Cet article interroge les stratégies foncières et immobilières de ces acteurs, marqués par des processus de financiarisation et de privatisation. Il montre que les transformations à l'œuvre, menées au nom de l’"airport city", traduisent un modèle d'urbanisme VIP. Pour maximiser leurs revenus et la valeur de leur patrimoine foncier, les gestionnaires naturalisent l’accent mis sur les développements immobiliers haut de gamme, banalisant sa portée sociale. L'analyse s'appuie sur le cas de la métropole parisienne, marquée par une pénurie foncière et des problèmes importants d’accès au logement, et d’Aéroports de Paris (ADP), gestionnaire des aéroports et l'un des plus grands propriétaires fonciers franciliens. En mobilisant la documentation produite par ADP et un corpus de presse et d'entretiens, nous montrons que la géographie de la distinction à l’œuvre dans les terminaux change d’échelle en s’élargissant aux projets fonciers et immobiliers de diversification. Elle prend sens dans le cadre d’une production urbaine financiarisée centrée sur les fractions sociales supérieures, opérant une captation qui éclipse ou cherche à endogénéiser les autres usages et utilisateurs, existants et potentiels, des terrains aéroportuaires. L'article contribue à déconstruire ce modèle urbain en éclairant les multiples tensions qu'il génère et plaide pour un débat plus critique sur les usages, la planification et les modalités de gestion et de développement du foncier aéroportuaire.
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