Depuis plus d'une vingtaine d'années, on assiste au développement croissant de systèmes de détection de gaz utilisant des microcapteurs. Par opposition aux méthodes classiques d'analyses, ces systèmes doivent être simples, miniatures et peu coûteux. Bien sûr, ils présentent des performances moins bonnes que les méthodes d'analyses classiques mais ces performances sont souvent suffisantes pour de nombreuses applications, par exemple pour le déclenchement d'alarme en contrôle de pollution ou pour l'automatisation de procédés. Les performances des capteurs sont très souvent appelle communément " la règle des 3S ", à savoir : Sensibilité. Sélectivité et Stabilité. La sensibilité est la performance la plus facile à satisfaire, les capteurs étant généralement suffisamment sensibles pour la plupart des applications visées. Il n'en est pas de même pour la sélectivité et la stabilité. Cette dernière conditionne tout le traitement de l'information possible en aval du capteur et il est bien évident que l'on ne peut pas faire correctement du traitement du signal à partir d'un signal qui dérive dans le temps. Or, c'est souvent le cas, en particulier avec les capteurs de type "chimique ". Le manque de sélectivité constitue la grande limitation actuelle des microcapteurs développés industriellement. En effet, contrairement aux méthodes d'analyse purement physiques, les principes physico-chimiques utilisés dans la majorité des microcapteurs ne permettent qu'une sélectivité partielle : on pourra détecter un gaz de façon préférentielle par rapport à un autre ou une famille d'autres gaz) mais ce dernier (ou ces derniers) présenteront toujours une réponse plus ou moins importante. En fait, cela conditionne en majeur partie l'utilisation des microcapteurs. D'une part, les différentes performances sont souvent interdépendantes et il sera préférable dans certains cas de choisir des points de fonctionnement conduisant à une baisse de sensibilité pour un gain en stabilité et surtout en sélectivité. D'autre part, les domaines d'applications des microcapteurs évoluent en fonction des améliorations apportées au niveau de la sélectivité : avec une sélectivité quasi nulle, seules les applications concernant un gaz majoritaire peuvent être visées (détection d'un niveau seuil en automatisation de procédé), alors que des capteurs présentent une sélectivité partielle, sont utilisés avec succès actuellement pour Sa détection dite " sélective" d'un certain nombre de gaz (CO, CH₄, hydrocarbures ...) pour le contrôle de la pollution en milieu domestique ou atmosphérique.