Assistant(e)s maternel(le)s d’origine étrangère et politiques de la petite enfance : Une comparaison France-Allemagne
Résumé
Dès sa naissance le petit de l’homme a besoin de bénéficier de l’aide des autres pour se développer et s’affirmer dans la vie. Garantissant le renouvellement des générations, la procréation est donc essentielle à la survie de l’espèce humaine. Historiquement, les travaux portant sur le soin, la sollicitude, le souci, l’occupation et l’attention pour autrui (pour lesquels nous utiliserons dorénavant le mot anglais « care ») admettaient que ces activités se déroulaient au sein de la « grande famille » (Soboul 1976, Ritter 1991). Cette situation a changé. Avec la constitution de la famille bourgeoise dans l’Europe de la fin du xixe et du début du xxe siècle le travail du care est d’abord devenu un métier de « gouvernante » pour évoluer ensuite vers une activité presque essentiellement féminine et non rémunérée. En ce début du xxie siècle, les emplois du care sont habituellement payés et exercés par des femmes parmi qui se trouvent souvent être des migrantes. Trois raisons semblent pouvoir l’expliquer
: d’une part, le fait que, comme femmes et hommes sont aujourd’hui sur le marché de l’emploi, le travail du care est le plus souvent transféré
à des tiers en contrepartie d’une rémunération ; d’autre part, c’est également le fait que dans nos sociétés européennes, nous vivons dans des
conditions très diversifiées (familles monoparentales, homoparentales, recomposées, pacsées, binationales, etc.) et dans un contexte néolibéral
qui exige toujours plus de mobilité et de flexibilité ; enfin, la mondialisation ne reste pas sans effet sur nos vies quotidiennes, ni, en particulier sur
celles qui se sont engagées dans le travail du care, souvent issues des pays les plus pauvres, et répondant à un manque de ressources et d’aide qui est en train de se creuser avec l’évolution démographique et l’implication de la femme dans le monde de travail.
Origine : Accord explicite pour ce dépôt