De l’intention à l’action entrepreneuriale : écart et chainons manquants
Résumé
Comprendre les comportements entrepreneuriaux, leurs déterminants et leurs contenus. Voilà rien moins que les pistes offertes par les huit articles qui font partie de cette livraison. Dès l’abord, le lecteur se doute que l’objectif ne sera pas tenu. Mais, et c’est l’essentiel, chacun des articles offre un éclairage sur une facette de ces aspects, et conduit à réfléchir aux connexions possibles entre intention et action. Ceci permettra, à la fois, de mieux comprendre chacun des termes – intention et action, de réfléchir à leurs antécédents, leurs connexions voire aux chainons manquants des analyses actuelle. Enfin, nous serons conduits à réfléchir pour de nombreux textes aux incidences en matière de politique publique : quels sont les moyens d’agir, ou de faire agir les entrepreneurs, de les former et/ou de les accompagner.
Le point de départ aux textes nous est rappelé par Boissin, Favre-Bonté et Fine-Falcy : la méta-analyse effectuée par Schlaegel et Koenig (2014) sur les déterminants de l’intention entrepreneuriale montre que les études rendent compte de 31 % de la variance, ce qui laisse supposer des progrès de connaissance. Résultat impressionnant assurément : les analyses sur l’intention saisissent une part conséquente du phénomène. Dans le même temps, il est possible de souligner le complément : expliquer 31 % de la variance revient à ne pas en expliquer 69 %. Pour le coup, le doute apparaît : ces modèles d’intention, qui ont donné lieu à de très nombreuses études depuis 40 ans ont des résultats très positifs mais, finalement, laissent au chercheur une importante part d’inexpliqué, voire de doute…