Depuis L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat, le cinéma n'a cessé d'enregistrer les mutations de la société dans leurs aspects les plus spectaculaires, tout en y participant par sa propre évolution. Tant le cinéma documentaire que celui de fiction sont concernés par ce processus, qu'ils rendent compte a posteriori des gestes fon-dateurs d'une civilisation (via le film historique) ou bien qu'ils filment l'histoire en marche (pendant les guerres par exemple). La censure n'entrave en rien ce mouvement et les tabous qu'elle instaure en disent long sur l'état d'une société et les craintes du pou-voir. Avec elle, le cinéma apprend à se métamorphoser sous la contrainte. Les textes réunis ici ont été présentés dans le cadre du Symposium international et interdisciplinaire Mutations de société, mutations de cinéma qui s'est déroulé du 26 au 28 mars 2013 à l'Université du Littoral-Côte d'Opale (Boulogne-sur-Mer), sous l'égide du CERCLE, Centre d'Études et de Recherches sur les Civilisations et les Littératures Européennes, Composante de l'unité de recherche H.L.L.I.-E.A. 4030. Au carrefour de l'Histoire, nous avons pu voir que le cinéma fait parfois l'étrange choix du retour en arrière vers un temps ancien, à la représentation parfois imaginaire. Pourtant le choix d'Éric Rohmer, comme le montre Patrick Louguet, n'a rien d'anachronique. Bien au contraire, cette plongée