Chapitre 7.1.1 Composés gazeux. Programme de recherche de l'ademe sur les émissions atmosphériques du compostage : connaissances acquises et synthèse bibliographique
Abstract
Les émissions gazeuses et particulaires (poussières minérales et organiques) liées au compostage des déchets proviennent essentiellement de la biodégradation de la matière organique par les microorganismes, et des activités sur le site, en particulier celles entrainant la manipulation des matières (déchets, mélange, compost): déplacements, retournement, criblage, chargement... Le dioxyde de carbone (CO2) est, en masse et avec la vapeur d'eau, le principal gaz produit lors du compostage. Mais de nombreux autres gaz, émis en plus faible quantité, peuvent avoir un effet environnemental ou sanitaire non négligeable. C'est le cas du protoxyde d'azote (N2O) et du méthane (CH4) pour l'effet de serre mais aussi de l'ammoniac (NH3) vis-à-vis de l'acidification et de l'eutrophisation des milieux, et de divers composés soufrés et organiques volatils potentiellement générateurs d'odeurs et de troubles de la santé. Les particules émises sont, quant à elles, souvent porteuses de microorganismes et molécules biologiques dont les effets inflammatoires, immunoallergiques ou infectieux sont connus. La maîtrise de l'ensemble de ces émissions et l'évaluation de leurs impacts environnementaux et sanitaires représente donc un enjeu de durabilité pour la filière du compostage. Si la connaissance de ces émissions reste imparfaite, compte tenu de la variété des déchets traités et des pratiques de compostage, des efforts ont été menés ces dernières années pour mieux les caractériser et améliorer les méthodes de mesure. L'ADEME, en particulier, a lancé en 2006 un programme de recherche spécifiquement sur cette thématique, impliquant de nombreux organismes de recherche, centres techniques, bureaux d'études et industriels du domaine. Les travaux réalisés dans ce cadre ont permis d'améliorer les connaissances sur la caractérisation des émissions, sur leur origine et leurs facteurs déterminants, sur leur métrologie (que ce soit à la source ou dans l'environnement des sites de traitement), sur leur dispersion dans l'atmosphère et l'exposition des populations riveraines. A la suite de ce programme, une synthèse des principaux résultats obtenus, s'appuyant sur une revue de la littérature, est en cours d'élaboration et devrait être achevée mi-2012. Cet ouvrage, rédigé par les acteurs du programme de recherche, bénéficie de leur expertise et de leur retour d'expérience. Il a vocation ainsi à constituer un état des connaissances sur les émissions atmosphériques du compostage, que ce soit leur valeur, leur mesure ou leur maîtrise. Le document est structuré en trois grandes parties : Dans la première ont trouvera des généralités sur le compostage et les émissions atmosphériques associées. Elle fait également un point des connaissances sur les impacts environnementaux et sur les impacts sanitaires pour les salariés et les riverains des sites. La deuxième partie est dédiée à la quantification des émissions. Elle décrit les méthodes et les stratégies d'échantillonnage et d'analyse pour les émissions gazeuses (y compris les odeurs) et particulaires (y compris les microorganismes). Les données quantitatives des émissions proposées dans cette partie sont une actualisation des valeurs issues de documents de référence déjà produits par l'ADEME. Les valeurs sont mises à jours par les données de la littérature internationale et les résultats du programme de recherche sur les émissions du compostage. Le présent rapport fait également un point particulier sur les connaissances des déterminants des émissions. La deuxième partie présente ensuite la dispersion des émissions gazeuses et particulaires autour des sites. Elle y aborde également la modélisation et la notion de bruit de fond, indispensable à l'interprétation des résultats des campagnes d'analyse dans l'environnement des sites. La troisième partie est une mise en perspective des éléments présentés dans le rapport. On y trouvera notamment des recommandations pour la prévention des émissions et pour la conduite de futures études. Des perspectives de recherches complémentaires sont aussi données.