Influence de la composition chimique de mortiers sur leur encrassement biologique
Abstract
L'encrassement des façades d'immeuble est causé par un phénomène d'altération biologique essentiellement esthétique. Le vieillissement naturel des façades favorise le développement de micro-organismes et leur cinétique de développement dépend de plusieurs paramètres. Parmi eux, l'exposition géographique de la façade (ou substrat), les conditions environnementales (humidité, vent, chaleur) ainsi que l'état de surface du substrat (rugosité, porosité, pH et composition chimique). Plusieurs études ont montré l'influence de la porosité et surtout de la rugosité sur la cinétique de biodétérioration. Les travaux de (Tran et al. 2012) ont permis de quantifier la cinétique de biodétérioration grâce au taux de recouvrement, obtenu après analyse d'image. Cependant, l'impact de la composition chimique du substrat n'a, à ce jour, pas encore été mis en évidence. C'est pourquoi l'objectif principal de cette étude consiste, en s'inspirant de la méthodologie employée par (Tran 2011), à établir un lien entre la composition chimique de mortiers à base de ciments et la cinétique de croissance des micro-organismes. Pour ce faire, plusieurs ciments de minéralogies différentes ont été sélectionnés : deux ciments Portland et deux ciments alumineux. Le comportement des mortiers à différentes rugosités et porosités est également étudié. Ces informations permettront d'évaluer le facteur physico-chimique prépondérant dans le mécanisme de biodétérioration. L'étude est focalisée sur un seul type de micro-organisme : la micro-algue Klebsormidium flaccidum. Cette algue à la particularité de se développer majoritairement sur les façades en Europe. La cinétique de biocolonisation des matrices cimentaires est évaluée non seulement en conditions naturelles grâce à une exposition in situ des échantillons de mortiers, mais également au laboratoire sur un banc d'essai de biodétérioration accéléré.