Impact du télétravail sur la qualité du travail en situation de crise sanitaire : une étude empirique dans une organisation publique
Abstract
Le télétravail est considéré comme une forme organisationnelle du travail qui présente de nombreux avantages tant pour les salariés que pour les entreprises (Pontier, 2014). Or les études empiriques réalisées dans ce cadre et qui tentent d’analyser l’impact des différents mécanismes du télétravail sur la qualité du travail des employés restent relativement limitées. Cette étude tente de contribuer au vide laissé par cette littérature en examinant à partir d’une enquête réalisée dans une organisation publique française de 450 salariés l’impact du télétravail sur la qualité du travail en situation de crise sanitaire. Un modèle Logit ordonné a été estimé (Long & Freese, 2014) afin de rendre compte de l’impact des différents mécanismes du télétravail sur la qualité du travail des salariés. Les résultats de l’étude montrent dans quelle mesure le maintien du lien avec les collègues et l’entité d’appartenance, l’utilisation des outils de visioconférence ou encore une bonne installation à domicile constituent des facteurs d’amélioration de la qualité du travail des salariés. L’analyse de verbatim réalisée en complément de l’étude économétrique, montre que les liens sociaux doivent se traduire par des contacts de face à face et non se limiter à des échanges par visioconférence. A contrario, la perception par le salarié d’un niveau de fatigue élevé (exacerbé par le conflit "travail famille") tend à faire baisser la qualité du travail. Ces résultats permettent ainsi de dresser des premières pistes en matière d’une politique RH relative à l’organisation du travail à domicile en situation de crise sanitaire et « normale ».