Francophonie et environnement
Abstract
L'environnement semble une notion universelle dont les politiques pourraient être indépendantes des langues et des cultures. Pourtant, du fait que la relation à l'environnement est un fait culturel et que la notion de développement durable impose une intégration plus intime des problématiques de développement et d'environnement, chaque langue porte une vision et une relation particulière à l'environnement. La mondialisation des problématiques environnementales et les négociations internationales se jouent bien souvent dans la seule langue anglaise. Ceci constitue un double handicap. Le premier est immédiat : ceux qui ne maîtrisent pas la langue de négociation ne peuvent faire valoir leur point de vue. Le second est plus subtil : les propositions, approches, concepts, voire paradigmes exprimés par la langue de travail portent en eux les propositions politiques. C'est dans ce double contexte que la langue française doit jouer son rôle de langue de travail et de production de réflexion sur les problématiques environnementales mondiales. Conscients de ce fait, les francophones devraient se mettre au service du pluralisme linguistique et culturel. Cet article donne des exemples des problèmes posés par la traduction des documents internationaux et présente les principaux programmes d'action sur l'environnement qui se déroulent en langue française, dont la plupart est relayée par la francophonie institutionnelle.